Mollesse
Tout est dans le titre ! Et encore, « vacuité » aurait été plus approprié.
Imaginez Paul Mirabel sans humour, Édouard Baer sans panache, Étienne Dorsay sans esprit, Yves Ravey sans ironie…
Pour raconter quoi ?
La misère sexuelle et l’ennui d’un homme que sa femme ne touche plus et que l’arrivée d’un couple parisien dans sa Bretagne intrigue. La pandémie sévit (ce livre est l’énième dérivé de ce que j’appelle la « littérature de confinement »), l’homme déblatère son quotidien déprimant, traîne son spleen au coin des rues et fatalement, il commet quelques impairs. Outre le fait que ces errements ne sont pas crédibles, je m’interroge sur la fin du livre. Je me suis dit « Ma chérie, ou bien tu n’es plus en capacité de comprendre le cinquième degré, ou ton intelligence limitée t’interdit de comprendre le génie de cet ouvrage ». Vous qui l’avez lu, éclairez-moi ! Qu’est ce qui a pu m’échapper ?
En attendant, j’ai une pensée pour celles et ceux qui se sont vus refuser leurs manuscrits pour les raisons suivantes : indigence de l’histoire, manque d’épaisseur des personnages, incohérence des situations, absence de point de vue, pauvreté du style, chute de rythme… C’est bien simple, ce livre les contient toutes ! Alors je pose la question : à quel moment un éditeur décide-t-il de publier un texte de cet acabit ? Comment ne pas se demander si l’auteur n’a pas bénéficié d’un quelconque copinage ou d’un excès d’indulgence (même pour un premier roman) ? Il m’arrive de douter de la pertinence de ma croisade : encenser les bons romans, égratigner les mauvais. Merci P.O.L, je ne doute plus.
Bilan :🔪🔪