Peu m’importe si Sandrine Collette est appréciée du microcosme littéraire parisien, si Kamel Daoud crie trop fort, si Gallimard est frustré après trois ans de disette ou si Gaël Faye est un choix consensuel qui ravirait les libraires. Je ne m’intéresse qu’au texte. À ce titre « Houris » est au-dessus du lot.
Que les excités qui m’ont interpelée au motif que je n’avais aucune légitimité se calment : j’ai passé un quart de mon existence en terre arabe et musulmane. Ça ne fait pas de moi une experte, mais ça ne fait pas de moi une ignare non plus.
Je n’ai qu’un mot pour vous : ijtihâd !
J’ai eu la chance de dialoguer avec Henri Alleg, l’auteur de « La question ». Il me disait qu’un pays comme la France ne devrait pas attendre l’œuvre du temps pour admettre ses fautes, qu’une nation sort grandie d’un examen de conscience. Pourquoi l’Algérie ne ferait-elle pas mieux ?
« Jacaranda » est bouleversant, mais maladroit.
« Archipels » est cryptique, et sur le thème, mieux vaut lire « Thésée, sa vie nouvelle ».
” Madelaine avant l’aube » suinte le bien-pensant. Et non, un habile « U-touTurn » ne suffit pas.
« Houris » a pour lui la beauté du texte et la puissance du message.
Chers jurés, mettez de côtés vos combines, évitez les errements qui ont conduit à la désignation de Brigitte Giraud en 2022 ou au mépris de Laurent Mauvignier en 2020.
Faites passer la littérature au premier plan. Merci !