L'étincelle
Étincelle ou baptême du feu ? À propos de « L’étincelle ». Je ne sais que penser. Ai-je passé un mauvais moment de lecture? Bien au contraire. Ai-je été enthousiasmé parce que j’ai lu? Non plus. Je m’explique. L’intrigue n’a rien d’original : une jeune femme devenue majeure qui perd sa virginité pendant les vacances d’été. Certes, le dépucelage de Coco associe des expériences hétérosexuelles et homosexuelles. Si tout ça avait fini en trolisme, l’étincelle serait venue avec l’odeur du souffre. Mais non. Tout au long du roman, je me suis demandé quand viendrait cette étincelle. Car même les premiers émois et ébats n’ont rien d’incandescents. La relation ambigüe avec la mère était électrique et prometteuse mais s’achève sur un règlement de compte attendu. Le désir renaissant des pères est occulté. La mort de la petite campeuse ne déclenche pas les cataclysmes émotionnels annoncés. Quand au subversif vagabond, il n’est qu’un faire-valoir. Alors, quelle étincelle ? « Éteint celle » qu’elle était avant l’été, une petite bourgeoise ennuyée de la banlieue parisienne ? Ce récit, dont l’atmosphère rappelle parfois des films comme « diabolo menthe », « hôtel de la plage », « l’année des méduses » ou plus récemment « swimming pool » et « les petits mouchoirs », est assez conventionnel. Pour en mesurer la relative fadeur, il suffit de relire « bonjour tristesse » de Françoise Sagan. Pour finir sur une note positive, je ne peux nier la douceur et la tendresse qui émanent de ce texte (autobiographique?) La transformation de cette jeune fille à fleur de peau muée est magnifiquement décrite. Les retrouvailles avec la mère sont émouvantes, presqu’involontairement. Peut-être que ce titre était surprometteur, en laissant imaginer de grands incendies, alors su’il ne s’agit que d’un petit baptême du feu.
Bilan : 🔪🔪🌹