Histoire du fils

Histoire du fils

Oui, c’est vrai, l’écriture est sublime, pensée, méticuleuse, presque surannée ; on l’imagine manuscrite, avec pleins et déliés. Un vieux cahier trouvé dans un grenier, l’émotion de la découverte, la machine à remonter le temps, ces ancêtres anonymes qui soudain prennent vie autour de soi. On en pleurerait.

Les mots sont ciselés, choisis comme une parure au fond d’un coffre à bijoux. J’ai ressenti l’exigence de l’auteure, son insatiable recherche de justesse. J’aime sa façon de parler de l’amour et du désir, avec pudeur, en gardant la bonne distance (ex : p35-36). J’admire la beauté de sa langue, la force de ses images qu’elle évoque un moment dans les traits d’un personnage : « Cette femme, Silvia, disait ça, vivre à la proue, être affûtée. Elle parlait souvent avec des images qui ne se comprenaient pas tout à fait du premier coup mais qui se plantaient dans l’os et y restaient ». 

Mais l’histoire ne m’a pas conquise, peut-être par son manque d’originalité. La remontée de l’arbre généalogique, la quête de père et de repère, la question de l’identité la vieillesse venant… Une impression de déjà lu. Dans le genre, le Camille de Toledo (différent dans le style et dans la forme) est plus fort.

Je me suis perdue au milieu de cette famille éclatée, de cette galerie de personnages dont je n’ai pas toujours saisi l’intérêt. Certains chapitres m’ont éblouie, d’autres m’ont ennuyée. Je me suis surprise à revenir en arrière, à tenter de comprendre qui étaient cette cousine ou cet oncle qui n’avaient pas retenu mon attention.

Un roman court, à dévorer pour l’étonnante alchimie du style, entre pureté et virtuosité.

Bilan : 🌹

La grande épreuve

La grande épreuve

Apeirogon

Apeirogon