La grande épreuve

La grande épreuve

Il arrive qu’un roman exprime mieux qu’une thèse le malaise d’une société. C’est le cas du roman d’Étienne de Montety que l’Académie française a eu la lumineuse idée de récompenser.

Un terroriste, « made in France », n’est pas issu d’une génération spontanée mais d’un environnement qui l’a stigmatisé à force d’insultes et de regards mauvais. Pas besoin d’être islamo-gauchiste pour s’en alarmer. Mais cela ne suffit pas à l’absoudre, le bourreau n’est pas la victime de son vécu, ce serait trop facile, comme une plaidoirie d’avocat. Contre tout déterminisme, les personnages de ce roman font des libres choix.

L’Islam n’est pas soluble dans la République. La laïcité est née avec et contre l’Église catholique. L’Islam est étranger à ce compromis de départ, d’où les malentendus. Il a ses lois et sa résilience. L’auteur le montre bien en retraçant le parcours de deux gosses conduit à la radicalisation par leur trouble identitaire.

Étienne de Montety nous parle de foi. Foi en le Christ (Agnès et George), foi en l’Islam (Daoud et Hicham) ou foi en la Nation (Frédéric). Il le fait avec pertinence, sans tomber dans la caricature (malgré quelques dialogues un peu didactiques). Ce livre est un état des lieux des incompréhensions. Certains Français n’admettent pas que l’Islam puisse faire partie du quotidien (savez-vous que Jésus, Issa, est un prophète de l’Islam ?). Certains musulmans n’ont pas compris que la République a ses principes et qu’ils doivent s’y soumettre (savez-vous que la laïcité doit protéger les cultes ?). De ces minorités nait le conflit.

C’est un roman sur la connaissance de soi et sur l’acceptation du prochain. Mais toi, en quoi tu crois ? Est-il possible qu’un jour on se respecte, qu’elle que soit la réponse à cette question ?

Bilan : 🌹🌹

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