American mother

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La dernière image que Diane Foley a vu de son fils est celle de son corps décapité. Un monde s’écroule, une question s’impose : pourquoi ? Pourquoi ce déchaînement de haine ?

Comme le souligne l’auteur (p47), il n’y a pas de mot pour désigner le parent dont l’enfant est mort avant lui. C’est innommable.

Diane Foley se confronte à l’assassin de son fils, Alexanda Kotey, dans le but de comprendre et de pardonner. C’est une mère digne, lucide, courageuse, animée d’une foi inébranlable qui l’emmène au-delà du mal et de son désir inassouvi de justice.

La justice. Elle peut paraître absurde quand elle mobilise autant de moyens (10 millions de dollars pour juger un terroriste) alors que ces mêmes moyens auraient pu servir à libérer d’autres prisonniers.

C’est l’autre point de ce livre : l’opacité et l’hypocrisie qui entourent la question des otages. Les familles, en tous cas aux États-Unis, sont livrées à elles-mêmes, obligées de se jeter en pâture à la presse pour faire exister la cause de leur enfant rançonné (pages 107, 139). C’est la raison pour laquelle est née la Fondation James W. Foley.

Il est classique de retracer le parcours du coupable, pour percer à jour ses motivations, et tenter d’expliquer son passage à l’acte. Colum McCann s’intéresse davantage à la vie de James Foley, la victime, autant pour lui rendre hommage que pour montrer en quoi son meurtre est révoltant. Jim Foley croyait en l’humanité. Il n’en comprenait pas le dérèglement, dans ces zones de conflit où tous les excès sont tolérés : « La première chose qu’on perd à la guerre, c’est la vérité ».

Bilan :🌹🌹

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