Archipels

Archipels

Encore un roman sur une femme en quête de son père, dont elle entreprend de fouiller l’atelier, sans trop savoir ce qui l’attend (p122).

C’est en vidant les malles, en triant les archives, en bougeant les objets, que l’auteure fait le portrait d’un homme talentueux (il écrit, il peint) qui s’est consacré à l’accumulation, un photographe aussi, rétif au digital parce qu’il lui préférait l’empreinte physique du réel.

Chaque bibelot est le témoin d’un fabuleux périple. Chaque souvenir est la trace indélébile d’une jeunesse inassouvie. Quel vide comble-t-il ? (« Le voyage a longtemps semblé pour lui un antidote à l’angoisse. Quelque chose, dans l’arrachement, avait valeur de talisman »). Il y a de la poésie dans son désordre, du mystère dans sa sélection, du fétichisme dans sa manière obsessionnelle de protéger ses trésors.

Pour apprécier ce récit, il faut accepter de s’éparpiller avec l’auteure, de s’introduire dans un cabinet de curiosités et d’y (re)découvrir, entre autres, la statuette ibeji (p32), Luigi Lineri l’amateur de pierres (p45), la capsule temporelle d’Oglethorpe (p52), l’artiste Deanna Dikeman (67) ou la vieille habitude des calligraphes turcs (p220).

Le père sait de qui tenir. Le grand-père avait, lui aussi, le goût de la mémoire entreposée puisqu’il tenait dans une « boîte noire » (idée fascinante) le résumé de son existence.

Peu importe la destination, seul compte le voyage, dit-on. Certes, mais il est souvent sinueux, ennuyeux (ex. les parties historiques, le confinement), à vous donner l’envie d’abandonner l’auteure à ses pérégrinations intimes.

Message aux écrivains : arrêtez de nous parler du syndrome de Paris et du mot « pétrichor ». Vu et revu.

Bilan :🌹

Cabane

Cabane

Jour de ressac

Jour de ressac