Amiante

Amiante

Ça m’apprendra à choisir un livre sur son titre, sans prendre le temps d’en lire le résumé. Amiante : sex friend très toxique. J’avais lu (quelque part) et adoré cette définition. Sur le souvenir de ce bon mot, je me suis lancée : achat d’impulsion. Raté.

Non pas que ce livre soit mal écrit. Je dirais même que Sébastien Dulude s’en tire bien, à ceci près qu’il tombe dans le travers du premier roman : raconter ses émois de jeunesse. D’où une impression de déjà-lu, parce que les descriptions d’onanisme inspiré, de peaux qui se touchent et de balbutiements devant le corps de l’autre, on l’a raconté cent fois. La seule originalité viendrait des orientations sexuelles du héros, plutôt « gender fluid » et donc, disposé à tout essayer, pourvu qu’il se déniaise avant sa majorité.

C’est inégal. On oscille entre la publicité du jambon Herta (celle avec la flûte de pan et le moulin à eau) et des scènes dignes de l’inoubliable « Mommy » de Xavier Dolan. Globalement, des gosses qui jouent avec des pneus au bord des terrils (les « dompes ») ou qui s’échinent à construire des huttes en bois (ma cabane au Canada), ça ne m’excite pas.

Le « Made in Québec » est censé donner au récit sa petit touche d’exotisme. C’est vrai que le vocabulaire est fleuri (exemples : gougounes, piastres, crisse de con, tabarnak, char et bicycle) mais je pense qu’il y a du snobisme à penser que la littérature francophone d’Outre-Atlantique a toujours un truc en plus.

En revanche, si vous êtes nostalgique de l’année 1986 (vous êtes presque boomer), vous serez comblé : Tchernobyl, la comète de Haley, la désintégration de la navette Challenger, les morts de Balavoine et de Coluche… Une année riche d’évènements.

Bilan : 🔪

Cabane

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