Orchidéiste
Ce que j’avais apprécié dans « Le parfum », c’est que Patrick Süskind nous faisait découvrir un monde (olfactif) sans chercher à le circonvenir, sans reléguer l’histoire et les personnages au second plan.
Vidya Narine n’a pas eu la même réussite avec « Orchidéiste ». Son livre est une succession d’impressions, d’anecdotes, de digressions intimistes et de portraits dont le fil rouge est l’orchidée, cette plante merveilleuse et mystérieuse qui a survécu aux dinosaures.
Apothicaires et Botanistes apprécieront la précision des descriptions, la poésie de ces fleurs aux corolles obscènes ou féériques. N’ayant pas leurs connaissances, j’ai préféré ce que la rareté de l’orchidée peut déclencher : la folie des mercenaires enfiévrés par la promesse du gain (p38), l’angoisse du braconnier à la frontière (p88) ou l’attendrissement de ces brutes que l’amour éperdu d’une femme oblige à fréquenter la moiteur des serres (p99). En bref, plus que la fleur, ce sont les passions qu’elle déchaîne qui m’ont saisie.
Faire le portrait de l’orchidée au seul prisme de ses acheteurs eut été une bonne idée – répétitive sans doute. À ce propos, pertinente réflexion sur l’influenceuse d’Instagram qui est : « (…) une chaîne et une régie publicitaire par personne. Derrière l’écran, c’est une chambre en désordre, mais sur l’écran, c’est bien lisse, joliment peint, et la vie défile toujours dans le même sens ».
« Orchidéiste » n’est pas un grand roman mais il se lit bien. À offrir à celles et ceux qui vouent un culte à l’ophrys apifera.
Bilan :🌹