L'ancêtre

L'ancêtre

1515. Engagé comme mousse à l’âge de 15 ans, un orphelin est le seul survivant d’une expédition en terres amérindiennes. Tous ses compagnons d’aventure sont trucidés, puis dévorés au cours d’un banquet orgiaque relaté avec emphase dans un passage d’anthologie (pages 44 à 74).
Lui, le mousse, est épargné. Il vit au milieu des membres de cette tribu qui ne cessent de l’appeler « Def-Ghi », avec respect et amusement.
Pourquoi lui ont-ils laissé la vie sauve ? Parce qu’il est au centre d’une légende ou d’une superstition ? Parce qu’il est de coutume de préserver la plus jeune des proies ?
Ces interrogations hanteront le survivant tout au long de son existence. Plus il vieillit, plus les souvenirs s’accumulent et les questions l’assaillent. Avec l’expérience d’autres cultures, il cherche à comprendre les usages de ces « sauvages » que la peur viscérale du lendemain a sans doute condamnés.

Un récit qui soulève des interrogations pertinentes sur la naissance (p38), les fonctions du langage (p91) ou encore le mythe du bon sauvage (p103).

On est tantôt chez Claude Lévi-Strauss, Roland Barthes, Daniel Defoe et Edgard Rice Burroughs, souvent prisonnier d’un paradis mâtiné d’enfer, dans un monde où la nature humaine est mise à l’épreuve de sa possible vacuité (« Je sais que la certitude aveugle d’être homme et seulement homme nous apparente davantage à la bête que la certitude constante et presqu’insupportable quant à notre propre condition »).

Un petit chef-d’œuvre.

Bilan :🌹🌹🌹

Necropolis

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Des hommes

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