L'inventaire des rêves

L'inventaire des rêves

Autant j’avais adoré « Americanah » (que je recommande dans « Mes confessions »), autant « L’inventaire de nos rêves » m’a ennuyée.

La faiblesse du livre de Chimamanda Ngozi Adichie est résumée par son titre : c’est un inventaire, un catalogue d’activismes (thématiques de l’esclavage, du néocolonialisme, du blanc omnipotent et dominant, de la place des noirs dans le monde, de l’hypocrisie catholique ou de la pornographie – entre autres). On ne se plaindra ni de son féminisme ni de sa tentative d’éveiller les mauvaises consciences mais sa manière de procéder manque de subtilité, donne l’impression qu’elle juge à tout va et se place en arbitre de la pensée bien ordonnée.

J’ai lu peu de rêves, si ce n’est cette quête désespérée de l’homme idéal et de l’enfant qu’il permettra d’engendrer : une injonction contradictoire ou un aveu d’impuissance ? Ses héroïnes s’embourbent dans leurs mésaventures amoureuses et la critique d’une gent masculine prompte à les abandonner, vaine et décevante par essence. Le tout dans un confort qui donne au livre des allures de « Desperate housewives » à la mode igbo.

Il y a une exception notoire, colonne vertébrale de ce roman choral : l’histoire de l’innocente guinéenne Kadiatou, la plus infortunée et la plus authentique de ces femmes, dont on regrettera le final racoleur. L’auteure serait parvenue aux mêmes fins avec un abus moins célèbre que celui de cet avatar de DSK.

La grande écrivaine a toujours sa vivacité d’esprit, son esprit critique, son sens de l’observation mais c’est quand elle dévoile les travers de la société nigériane ou la complexité de la diaspora africaine que je la trouve la plus inspirée (ex : pages 70, 281, 323, 427).

Globalement déçue.

Appréciation :  🔪

L'affaire Alfred Langevin

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