Sunday Morning

Sunday Morning

Margareth Atwood a fait des émules comme le montre « Sunday Morning » et son histoire aux accents dystopiques, portée par Rosie Lane, une héroïne décidée à fuir une société hypocrite et prompte à la stigmatisation.

Dans le roman de Shaïne Cassim, cette société s’appelle Ici-Bas, à l’opposé du Grand Extérieur, promesse d’un ailleurs synonyme d’aventure et de liberté. Le langage, tout comme les majuscules, ont leur importance. Les références se veulent religieuses et sectaires pour décrire une communauté placée sous le joug d’un dogme et de son gourou, Ambriel, le Grand Ordonnateur. On se repend dans l’Alcôve des Affligés, on croit au Grand Au-Delà, on s’époumone dans la Chapelle de Nos Chants, on partage le pain dans le grand Restaurant Communautaire. Cela ressemble diablement à une enclave de catholiques traditionnalistes, à un village amish prisonnier de ses principes. On peut comprendre que Rosie ait envie de se barrer, d’autant que ses premiers émois sont d’emblée condamnés.

La naïveté de ce roman peut en faire le charme mais l’évidence de ses emprunts en atténue l’intérêt. On s’étonne peu. L’auteure déroule une feuille de route bien connue : oppression, rébellion, libération, confusion, rédemption.

Je me suis lassée des fréquentes références aux groupes de musique qui donne à son texte une allure de playlist, cohérente certes (Nick Cave, Joy Division, Tindersticks) mais loin de l’underground auquel on pouvait s’attendre.

Outre la brève et dernière partie du livre, très réussie, je retiendrai la manière dont l’auteure parle des amours de Rosie, usant souvent de jolies formules (« Ne pas nous séparer trop longtemps est notre seule certitude, nous traiter l’un l’autre avec prévenance, notre unique intuition, tout le reste se dérobe »).

Appréciation : 🌹

Obéissantes et assassines

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