L'homme qui danse
Non content de m’avoir fait suer avec « La chaleur », son précédent roman, Victor Jestin récidive en me traînant dans une boite de nuit surchauffée, là où le désir sature l’atmosphère (« On vient rarement macérer cinq heures dans la sueur pour le seul plaisir de danser »).
Son deuxième roman réunit tous les défauts d’un premier roman maladroit : adolescence, expériences, dépucelage, première biture, premières déconvenues et beaucoup d’ennui.
C’est une prouesse qu’un sujet aussi banal - l’initiation d’un jeune homme - et qu’un cadre aussi convenu - une boite - nommée La Plage où viennent s’échouer les clubbeurs, aient pu produire 187 pages de littérature. Enfin littérature, le mot est excessif pour un sujet aussi anecdotique et une prose aussi quelconque.
Si je n’avais pas été emballée par « La chaleur », j’y avais reconnu l’ébauche d’un talent. « L’homme qui danse » le rappelle au détour de quelques phrases (ex : « Il me fallait une pulsation, sans quoi la musique n’était qu’une vapeur ») et d’une page informative et divertissante (p92). Sinon c’est le néant, l’histoire d’un type qui retourne à sa boite comme un hamster revient à sa cage et s’en va courir dans sa roue. Vain et déprimant.
Manuel d’un tue l’amour, journal intime d’un loser, catalogue d’indigences, ce livre m’a mis de très mauvaise humeur. Il est la preuve, s’il en fallait encore une, que Flammarion a renoncé à l’exigence. Est-ce si compliqué de dire à son auteur que son texte n’est pas assez bon pour être publié ?
Bilan : 🔪🔪