Leurs enfants après eux

Leurs enfants après eux

La France défoncée. À propos de “leurs enfants après eux”. Somptueusement déprimant... un manifeste des gilets jaunes. À croire que les jurés du Goncourt étaient au courant des émeutes de Novembre. Des générations entières qui galèrent dans leurs trous perdus, des vies rythmées par la bière et les joints. Le consumérisme, le sexe et le football pour se consoler de ne pouvoir se rêver un avenir radieux. Du pur Bourdieu. Un roman naturaliste donc, qui, après “en finir avec Edyy Bellegueule” et plus récemment “Fief” nous ressert le désespoir des classes moyennes en déroute. La question est la suivante : si aujourd’hui on lit avec plaisir les déboires des Rougon-Macquart de Zola, lira-t-on le roman de @nicolasmathieu en 2165? Je me lasse de ces récits noirs de mégots calcinés, de ces êtres à la dérive cherchant le réconfort dans le corps de l’autre mais je dois avouer que l’auteur en parle avec grand talent. Les gestes, les expressions des personnes sont décrits avec une acuité, une lucidité, une cruauté et une inventivité qu’on n’avait pas vues depuis Houellebecq, le cynisme en moins. La page 392 en offre un bon exemple. En revanche, il y a une perte d’intérêt et de vitesse dans les cents dernières pages (en trop?) on a envie que les héros en finissent, qu’Hacine assassine ou qu’Antho. nique.

Bilan : 🌹🌹

Shibumi

Shibumi

Là où les chiens aboient par la queue

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