Les ombres des mohicans
Un autre exemple de la « littérature de confinement ». Sans doute accaparé par l’ennui et la nostalgie, Philippe Lacoche a puisé dans ses souvenirs de jeunesse pour nous livrer ce catalogue de poncifs des années 70.
Il abuse du « name-dropping » : par manque d’inspiration et d’imagination, on cite des noms de personnes connues pour impressionner ou pour faire le portrait de ses personnages. Je suis contre ce principe. Il emprisonne l’imaginaire. Je préfère qu’on dise « un homme beau comme un dieu, au regard furieux » plutôt que « il ressemblait à Jim Morrison ».
L’auteur ne se cache pas. C’était mieux avant. Avec un manque total de recul et de subtilité, il nous balance du « sexe, drogue et rock’n roll » en version « boomer désabusé ». Si j’ai envie de me replonger dans l’atmosphère musicale des seventies, je lis les travaux de Philippe Manœuvre. Si je m’intéresse aux addictions des artistes, j’irai chercher mon bonheur du côté des auteurs américains. Quant au sexe, les auteurs auquel Philippe Lacoche fait référence ont écrit des scènes plus inspirées que les pages qu’ils nous infligent et qui sont ce qu’Axe est à la parfumerie ou Formule 1 à l’hôtellerie (ex. p91).
Les références littéraires abondent, au point d’en perturber son récit. L’auteur lui préfère de longues digressions sur le nouveau roman, ses expériences africaines (quel rapport ?), des anecdotes futiles sur un milieu qu’il a fréquenté ou fantasmé. Un étalage pathétique d’informations qui n’a d’autre fonction que d’épater la galerie – pas la mienne, en tous cas.
Pour couronner le tout, la fin de ce petit roman est attendue et bâclée.
Bilan :🔪🔪