La course du loup
Je crois l’avoir déjà dit : il paraît que les titres de roman avec le mot « loup » se font plus remarquer que les autres. Un vieux réflexe qui remonte à la nuit des temps. Consentante, je suis tombée dans le piège.
Ulf a passé sa vie à traquer les bêtes sauvages. Chef avisé des chasseurs en fin de mandat, il sent que sa santé l’abandonne et qu’il devra passer la main au jeune et ambitieux Ronny, « une saleté d’exterminateur ».
C’est le moment choisi par un loup, surnommé « haut-sur-pattes », pour fréquenter ses terres. La découverte de l’animal réveille en lui de beaux souvenirs et de vieux cauchemars. Elle fait aussi poindre une sourde angoisse, celle de partager le funeste destin du prédateur : disparaître. Plus le loup est en danger, plus son empathie grandit. D’espèce menaçante à espèce menacée. Leurs pouls incertains battent de concert, leurs foulées n’ont plus la vivacité d’antan.
Nostalgique, devenu naturaliste ou tout simplement terrorisé à l’idée de mourir, Ulf n’a plus qu’une idée en tête : réserver à l’animal la fin la plus juste possible. Y parviendra-t-il ?
À la lecture de ce livre, on pense bien-sûr à « Moby Dick », au « Vieil homme et la mer », au « livre de la jungle » et à « L’appel de la forêt » (qui ont bercé la jeunesse de Ulf) mais aussi, dans un registre plus cinématographique, à « Danse avec les loups ».
Un conte dépaysant dans le grand nord et un habile rappel de la célèbre locution latine : « homo homini lupus est ».
Bilan :🌹🌹