Charme, chapeau, champagne… Vous l’avez reconnue ? Amélie Nothomb !
Ça sonne comme Dubo, Dubon, Dubonnet. L’autrice belge est une marque. C’est quoi, une marque ? Un réflexe, une promesse unilatérale, une garantie donnée, une recette éprouvée. Avec Nothomb, vous êtes servis. Chaque année, un nouveau produit, pardon, un nouveau livre.
Le risque de la marque ? La répétition, la banalisation et au final, l’ennui.
Pas d’hypocrisie. Les maisons d’édition rêvent d’avoir des têtes de gondole plein leur catalogue. Rendez-vous compte, un auteur qui fait vendre rien qu’en évoquant sa marque, pardon, son nom. Il « émergera » forcément au milieu d’une production littéraire surabondante.
On en viendrait à penser que, par exemple, Dumas, Simenon, Christie ou Rowling sont des marques. À moins qu’ils aient créé une œuvre, et parfois même un genre ? Là se situe sans doute la différence, et seule la postérité peut en convenir.
On reconnaît vite les marques-auteurs : ils ont la fâcheuse tendance à écrire le même livre et l’incorrigible habitude de se mettre en avant.
Certains auteurs en jouent pleinement : Lévy, Musso, Chattam, Valognes, Grimaldi, Bussi… D’autres y vont tout droit comme Dicker, Besson, Delacourt, Slimani, Foenkinos et si j’osais, Rufin par sa production récente. D’autres encore, tel Schmitt, tente une sortie de marque.
Ce qui me gêne, c’est que les éditeurs s’intéressent plus aux marques qu’aux écrivains. Le résultat ? Ils préfèrent lancer des « people » plutôt que d’encourager la carrière de leurs auteurs. Les Lutz, Baer, Jeanneret, Ruiz déferlent en masse chez les libraires. Un aveu de paresse, et un espoir de succès - souvent démenti.
Mes propos sont polémiques, l’idée est d’en débattre.
Qu’en pensez-vous ? Un mal ou un bien les marques-auteurs ?
Prochain littéraffut : les couvertures.