Le discours
Parfois jubilatoire, souvent horripilant. À propos de « le discours ». Comme beaucoup de lecteurs, je me suis fait piéger, j’ai acheté ce livre en étant convaincu qu’il aurait les mêmes qualités que le célèbre « zaï, zaï, zaï, zaï ». Raté. Certes, l’esprit est identique. Caro a un talent fou pour disséquer le quotidien et le tourner en dérision à la moindre occasion. Il nous amuse par un comique de l’absurde et de la répétition. Très « tongue-in-cheek » comme disent les anglais. On se comprend, on est entre nous. C’est là que le bât blesse, on verse rapidement dans le parisiannisme. Les deux moteurs de l’intrigue tombent en panne. On attend tellement ce fameux discours qu’on est déçu par sa version finale. Quant à Sonia, la muse fatale, elle est expédiée. Caro n’est pas à l’aise avec ce format long. Un peu comme si Kyan Khojandi s’essayait à une version cinématographique de son jouissif « bref », justement jouissif parce que bref. Une histoire banale prétexte à de bons mots donc, des tartines sur des petits riens, une succession de sketches plutôt qu’une véritable histoire. Si Caro continue comme ça, il finira comme Arnaud Le Guilcher : une caricature. Vite, retour à la BD.
Bilan : 🔪🔪