Homo Sapienne

Homo Sapienne

Quelquefois, il faut se laisser embarquer par la première et la quatrième de couverture, laisser agir ce bon vieux marketing. Je me dis : avec un titre pareil, une jeune femme très seventies qui mange une banane et la promesse d’une romance LGBT sur « l’île de la colère », ce sera forcément dépaysant. Une sorte de vie d’Adèle à la sauce Björk, je ne peux pas me tromper. Oui mais… il y a un décalage. Avec tout le respect que je dois à nos amis du Groenland, une personne qui découvre son homosexualité, en France, nous avons abondamment traité le sujet. Le fait que ça se joue à Nuuk (la capitale) n’apporte rien à l’histoire. Moi je m’attendais à de la promenade romantique dans des steppes à perte de vue, de la vapeur, des nuages bas percés par les aurores boréales, des câlinous qui réchauffent … mais elles restent toujours en ville ces filles, à se pourrir la vie comme des hyènes affamées. Parmi tous ces récits de femmes en quête de leur identité sexuelle, c'est le discours du chauffeur de taxi qui m'a le plus intéressée, c'est dire si le sujet du livre m'a captivée ! Certes, on en apprend un peu sur la société groenlandaise, sur la difficulté de vivre trop près du Danemark et trop loin du monde. Pour résumer, le Groenland, c’est l’ennui 3.0 (homo ça pionce – ok je sors 1). Et que fait-on quand on s’ennuie au Groenland ? On picole et on baise tout ce qui tombe sous la main baladeuse (en même temps, si elle nique à Nuuk, c’est nickel – ok, je sors 2). Ce livre est une succession de banalités dont la seule originalité est le mélange des langues et des canaux de communication (messages, SMS). Et puis, c'est vrai, l'auteur s'exprime sans filtre, avec beaucoup de fraîcheur et de spontanéité. Cela donne de grands moments de vérité. De là à s'enthousiasmer, à crier au génie qui vient du froid, il y a une frontière que je ne suis pas parvenue à franchir. Et vous me pardonnerez ce ton badin.

Bilan :🌹

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