Einstein, le sexe et moi
Intelligent, jouissif et délicieusement narcissique. L’intérêt de ce livre, c’est d’abord le particularisme de l’auteur, son syndrome Asperger et ses conséquences, comme la difficulté du contact physique avec autrui. Cela fait de lui un être extraodinaire, c’est à dire au-delà de l’ordinaire comme il l’explique merveilleusement bien dans les premiers chapitres. À ce titre, sa critique de l’école républicaine est très juste (chapitre « la tranchée »). Et sa déclaration d’amour inexprimée (chapitre « Barbara ») est un bijou du genre. Les quiproquos, les interrogations et les étonnements d’Olivier sont autant de prétextes à de savoureuses réflexions, à des passages hilarants. J’y ai retrouvé la même sensibilité que dans le roman de l’australien Graeme Simsion (le théorème du homard) paru en 2015 et que j’ai eu le privilège d’interviewer. « Einstein, le sexe et moi » est un peu notre « slumdog millionnaire » français. Jamal Malik trouvait les solutions du jeu télévisé en questionnant son douloureux passé. @olivierliron nous raconte sa vie en faisant écho à ses réponses, aux souvenirs qu’elles raniment. Et on se prend au jeu, à son je. On ne le lâche plus, on veut l’aider (je l’avais Sandokan :) Plus qu’un roman, un excellent remède à la grisaille ambiante.
Bilan : 🌹🌹