Avant la longue flamme rouge

Avant la longue flamme rouge

Quand un enfant est exposé aux horreurs de la guerre et à l’injustice qu’elle lui réserve, comment peut-il y faire face ? En se construisant un royaume intérieur qui le protège des agressions extérieures. Savarouth ne gagne pas son royaume, inspiré de Peter Pan ou de l’Odyssée, pour s’y cacher. Il le compare à la terre ensanglantée qu’il doit fouler. Parfois ces deux mondes s’unissent, parfois ils s’opposent. C’est leur affrontement qui fait la richesse de ce roman. J’ai été émue par l’improbable périple de ce garçon dont la survie tient du miracle. J’ai été intéressée par la manière dont son aventure vient éclairer la folie meurtrière d’une période absurde de l’histoire, symbolique d’un vingtième siècle où toutes les utopies ont accouché d’une barbarie. Guillaume Sire ne juge pas, il expose. La seule description des faits suffit à condamner leurs auteurs. Il ne tombe pas dans le piège de l’ultra documentation (« j’ai bien révisé ») ou d’une appréciation anachronique (« ce n’était pas bien ») qui, aussi louable soit-il, pouvait exaspérer. Le rythme est soutenu, le ton est juste, les personnages sonnent vrais. Une réussite, malgré de puissants précédents cinématographiques dans cette partie du monde (ex : Apocalypse Now, La Déchirure). Sauf que ce n’est pas du cinéma. La réalité, au Cambodge, a dépassé la plus improbable des fictions. Guillaume Sire et son personnage en font une fresque vivante et vibrante. 

Bilan : 🌹🌹

Ténèbre

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Le consentement

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