Ce qu'un homme est aussi

Ce qu'un homme est aussi

J’aime les incursions chez des éditeurs moins connus, à la recherche d’un livre différent de ce que les grandes maisons nous proposent habituellement. « Ce qu’un homme est aussi » est horripilant, souvent maladroit (ex : p95), mais il est sincère et mérite l’attention. Commençons par ce qui m’a agacée. J’ai peiné à suivre l’auteur qui ne fait pas dans l’originalité en nous comptant ses mémoires de puceau sujet à ses premiers émois. Le fait que ce premier roman soit l’œuvre d’un homme d’une soixantaine d’années ne change rien à l’affaire. Pour l’évocation nostalgique d’un amour de jeunesse, « Gioconda » du grec Nikos Kokantzis reste d’une sensualité et d’une beauté inégalées. Les Yvelines, la Seine à Bougival, l’éducation catholique, les complexes judéo-chrétiens, la sexualité réprimée, les parents qui ne savent pas dire « je t’aime », au secours, on a lu ça cent fois ! Le style de l’auteur n’étant pas mémorable, les trois quarts du livres donnent l’impression de lire le journal intime d’un retraité qui ressasse ses vieux contentieux familiaux. De quoi s’agit-il ? L’auteur est obnubilé par les viols qui ont été commis sur le pont qu’il traversait pour aller à l’école. De cette obsession naît son interrogation sur la nature bestiale de l’homme et son impossibilité à se réconcilier avec le masculin. Il faudra le sourire angélique d’une jeune femme pour qu’il retrouve ses moyens et sa fierté. La toute dernière partie du livre, plus réussie, montre que l’éducation des garçons depuis quarante ans est en partie des responsables des comportements dénoncés par le mouvement #metoo. Intéressant à défaut d’être enthousiasmant.

Bilan : 🌹 🔪

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