Au printemps des monstres

Au printemps des monstres

À la faveur de longues stations en bord de plage, je m’attaquai « Au printemps des monstres » que m’avait offert un ami. Ça tombait bien, je n’avais jamais lu Philippe Jaenada. Il y aura dans cette chronique aussi peu de suspense que dans son livre : il est arrivé que mon attention s’effrite, que je sois distraite par le clapotis de l’eau, l’écume blanchissante, la silhouette avantageuse du maître-nageur ou le cri moqueur d’un goéland. En bref, je me suis emmerdée.
Je ne suis pas de celles qui sortent d’un film soviétique de quatre heures en décrétant que c’était génial, en traitant d’ignares les copines qui ont eu l’honnêteté de s’ennuyer. Pas snob donc.
L’entreprise titanesque de Jaenada force le respect et l’admiration : la reconstitution minutieuse d’un fait divers. Mais pour moi, ça relève plus de l’exercice de style, de l’archivage ou du pari. Je ne suis pas amatrice de puzzle à 10000 pièces et quand je regarde un dessin de « Où est Charlie ? » je n’ai pas envie de connaître la vie de chacun des personnages qui le composent.
Je ne suis fan ni de ses apartés ricaneurs ni de ses digressions personnelles qui décrédibilisent son propos.

L’histoire du meurtre du petit Luc n’en demeure pas moins édifiante. La nature a horreur du vide, tout comme l’opinion qui s’empresse de condamner le premier venu pour dormir tranquille. Lynchage médiatique, système judiciaire défaillant, présomption d’innocence mise à mal… Une tragédie qui préfigure l’affaire du petit Grégory et invite, comme le rappelle l’auteur, « à se méfier des apparences ».

Je comprends que la méthode Jaenada fascine, d’autant que les « cold case » font recette. Mais je ne peux rien contre la brutalité des faits : ce pavé m’est tombé des mains. Plouf.

Bilan :🌹🔪

Accrochages

Accrochages

Strega

Strega