Au péril de la mer

Au péril de la mer

L’érudition est-elle un prétexte suffisant à l’écriture d’un roman ? Oui, si l’on évoque l’œuvre d’Umberto Eco - Le nom de la rose en est le plus parfait exemple. Mais comme dit la quatorzième règle d’or de Stephen King : « le travail de documentation ne doit jamais supplanter l’intrigue ». C’est un travers possible, et je l’ai ressenti en lisant le livre de Dominique Fortier. L’auteure tient à partager le fruit de ses longues et passionnantes recherches. On ne l’en blâmera pas (car on apprend beaucoup) mais la narration en perd quelquefois sa consistance et sa dynamique. La superposition de deux histoires (l’une transposée dans le passé, l’autre plus contemporaine) n’apporte rien. Elle crée plutôt de la confusion, elle palie l’absence d’une intrigue réelle. J’aurai préféré que l’auteure s’en tienne aux aventures du voyageur et narrateur dont l’histoire d’amour contrariée pouvait être un prétexte légitime à son périple. Le Mont-Saint-Michel est le vrai personnage central de ce roman. C’est aussi le seul qui soit digne d’intérêt. Au final, je me suis égarée dans les sables mouvants de la narration, déconcertée par les courants, tantôt épicuriens (l’esprit est un jardin), tantôt humanistes, tantôt romantiques (la mer est un monstre), tantôt historiques (l’invention de l’imprimerie). Ce fut peut-être mon péché d’orgueil : tenter de maintenir le cap. Je conseille « Au péril de la mer » à celles et ceux qui visitent la baie du Mont-Saint-Michel. Il sera alors un compagnon de voyage idéal. Quant aux amateurs de romans puissants, passez votre chemin.

Bilan : 🌹

Cherbourg

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Le matin est un tigre

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