Ça partait mal.
Des familles bourgeoises en Bretagne, des ingénieurs en polo Lacoste, des parties de tennis endiablées… et la collecte des berniques. Pas vraiment ma tasse de thé bergamote. Plutôt le genre d’ambiance que j’exècre. Avec raison. Dans ce roman, les moments de déprime sont légion.
Dans la forme, on dirait un roman-photo désuet, un feuilleton télé coproduit par Antenne 2, dans une écriture scolaire destinée à ne heurter personne.
Dans le fond, c’est plus intéressant. Stéphanie Chaillou déroule la lente dégringolade de Marc, un homme qui va se lier à son collègue, Paul, comme un collégien peut jeter son dévolu sur un camarade de classe plus âgé que lui, sans réserve, avec une fascination qui frise l’obsession.
Faut-il que Paul éprouve le même enthousiasme…
Cette amitié bancale permet à l’auteure d’aborder les thèmes de l’emprise émotionnelle, du spleen des cinquantenaires, des marqueurs de classe (thème récurrent dans son œuvre) et ce besoin viscéral que les mâles ont de mépriser leur prochain pour exister. À noter qu’une fois encore, les femmes sont les plus perspicaces.
Un roman plaisant dont la fin de m’a pas convaincue (essoufflement). La psyché des personnages aurait mérité quelques approfondissements. Les titres des parties (annonçant leur contenu) font perdre au récit de son intérêt.
Bilan :🌹