Cette année de lecture m’a laissé une étrange impression. Comme si les maisons d’édition nous avaient proposé les manuscrits que leurs auteurs avaient rédigés pendant la pandémie.
L’intérêt des textes s’en est ressenti. Nos auteurs français ont la fâcheuse habitude de se vautrer dans l’autofiction. L’obligation de rester chez soi, de se regarder dans le miroir et de fouiller sa mémoire n’ont rien arrangé.
L’époque est à aux blessures intimes, aux maux inavouables, aux punitions imméritées, aux failles indicibles, aux maladies rares, aux souvenirs douloureux. Tous victimes de quelque chose ou de quelqu’un !
Le Goncourt de cette année en est le parfait exemple. Le livre de Brigitte Giraud méritait le titre de meilleur roman de 2022 parce qu’il est représentatif de cette tendance. Mais le Goncourt, bon sang !? Celui de l’année dernière, attribué à Mohamed Mbougar Sarr, m’avait fait espérer : originalité, qualité d’écriture, profondeur… Tout y était.
Et puis cette année, patatras, retour en arrière : entre-soi et trémolos. Il y aurait, par ailleurs, beaucoup à dire sur le non renouvellement des « juges » littéraires (ex : Garcin, Decoin…)
Souhaitons que 2023 apporte un vent de fraîcheur, que les auteurs aillent chercher des histoires inédites, des espaces différents, des regards insolites. S’ils s’en abstiennent, les auteurs étrangers prendront leur place. Ouf.
Merci à mes fidèles lecteurs et lectrices. Vos commentaires, vos louanges et vos indignations donnent un sens à ma périlleuse entreprise de chroniques argumentées.
Bonne année 2023 !