Paris-Briançon

Paris-Briançon

C’est un roman train choral.

Je l’ai ouvert avec appréhension. J’ai toujours eu l’impression que Philippe Besson écrivait le même livre – en général, une version romancée de ses idylles homosexuelles. D’ailleurs, dans celui-là, ça ne rate pas, dans une variation plus piquante, avec une tentative de conquête réussie sur un hétéro (l’auteur parlerait plutôt d’un homo refoulé) dont la fin est digne de Saint-Sébastien, assez cohérente avec l’imagerie gaie en vigueur. Mais Dieu merci, le héros malheureux (Victor) ne dit pas qu’il adore Mylène Farmer ou Donna Summer. Là, j’aurais hurlé.

J’ai aussi regretté que l’auteur nous fasse des annonces dignes des films de Claude Lelouch (attention, un des passagers de cette histoire va mourir) qui n’apportent rien.

Pour le reste, c’est plutôt réussi. Le train de nuit se prête à l’inattendu : « (..) il aime les trains de nuit (…), c’est un cocon, c’est l’ancien monde, et on peut faire des rencontres » ou encore « (…) Dans les trains de nuit, on dit des trucs qu’on ne dirait pas autrement ». Il décrit brillamment l’étonnante atmosphère - mélange de promiscuité et d’indulgence - qui règne dans les compartiments. Une parenthèse mouvante, une expérience hors du temps et de l’espace.

Ses personnages sont crédibles et attachants – condition nécessaire et suffisante au drame qui les attend et que l’auteur raconte avec maestria. On s’y croit tellement qu’il devient urgent de tourner les pages pour en savoir plus (Est-ce qu’untel a survécu ?).

Plaisant, efficace, « Paris-Briançon » n’est pas un chef d’œuvre de la littérature mais il tuera le temps d’un voyage – en train, bien évidemment.

Bilan : 🌹

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Une sortie honorable

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