Nos espérances

Nos espérances

Trois filles passent leur amitié au révélateur de la vie. C’est le thème central de ce roman : l’amitié entre femmes résiste-t-telle au temps qui s’enfuit ? Est-elle plus forte que l’amour (ex : l’idylle de l’une, la grossesse de l’autre) et que la mort (ex : le décès des parents) ? Hannah se désespère d’enfanter. Lissa de devenir actrice et Cate de retrouver son flirt de jeunesse. Sur le canevas de leurs frustrations, Anna Hope tisse une intrigue douce-amère, façonnée par l’air du temps. C’est le roman d’une génération en proie à la confusion des sentiments, des genres et des idéaux. Une génération fébrile, incapable de saisir le bonheur quand il se présente, parce qu’elle le corrèle à une liberté pour laquelle elle ne s’est jamais battue (« Bon Dieu, on est allés changer le monde pour vous » dit la mère de Lissa). C’est un roman qui se lit bien, dans lequel on apprend des trucs (le test de Bechdel, les stratagèmes de mise en scène, l’ocytocine – voilà une hormone dont Houellebecq ne parlera jamais), où l’émotion s’invite avec brio (ex : réciter une pièce à une mourante). Mais… car il y a un « mais », je trouve que l’auteure fait quelquefois dans la facilité. Il s’en faut de peu qu’elle tombe dans la chicklit. Ce qui la sauve, c’est son élégance et son sens de la formule. Une auteure de chicklit écrirait : « la grande-sœur, Vicky, est une fille prétentieuse ». Anna Hope, elle, écrit : « Vicky règne sur le palier comme une déesse courroucée ». « Nos espérances » n’est pas un sommet de littérature mais il conviendra parfaitement à de longues séances de lecture sur la plage.

Bilan : 🌹

Une république lumineuse

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À mains nues

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