Long Island

Long Island

Un homme, deux femmes, des amours contrariés, un enfant illégitime… Des ingrédients dont des auteures faciles (Grimaldi, Valognes, Giordano, Martin-Lugand, Da costa et consors) feraient un truc bourratif et larmoyant, truffé de pathos et de sentimentalisme.

Ce n’est pas le genre de Colm Tóibín qui, plutôt que de nous ensuquer avec des déclarations mielleuses et des roulages de pelles au coucher de soleil, préfère suggérer (ex. p190), distiller, nous faire une place dans le cœur et la psyché de ses personnages (ex. p302). C’est moins spectaculaire mais plus profond. Dans « Long Island », on s’excuse presque d’être amoureux.

Eilis, la protagoniste de ce roman, a quitté les États-Unis et sa belle-famille d’origine italienne pour retrouver son Irlande natale. En traversant l’Atlantique, elle sait qu’une page de sa vie se tourne, qu’elle croisera les fantômes de sa jeunesse et qu’elle n’en sortira pas indemne. Un voyage dans le temps qui bouleverse son présent et questionne son futur.

Cette tension donne à l’auteur un angle parfait pour aborder les thèmes universels du déracinement, du premier amour, de l’engagement et de cette impossibilité, à moins d’être une perruche ou un manchot, de rester avec le même partenaire tout au long de sa vie.

Colm Tóibín nous apporte aussi une confirmation, Mesdames : plutôt que d’avoir le courage d’affronter sa solitude, un homme préfère toujours la compagnie d’une femme qu’il n’est pas sûr d’aimer.

Bilan : 🌹🌹

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