Le rêve du jaguar

Le rêve du jaguar

Cet auteur ne me convainc pas.

J’ai l’impression de lire une leçon bien apprise, un pot-pourri de ses lectures de jeunesse, qu’il accommode à la sauce du folklore vénézuélien.

Avec « Le rêve du jaguar », j’ai ressenti l’écrasante influence du « Docteur Jivago » de Boris Pasternak, des « Cent ans de solitude » de Gabriel Garcia-Marquez et si j’osais… de « La bicyclette bleue » de Régine Deforges.

Dès les premières pages, je pouvais me douter qu’il y aurait une ascension sociale bien mélo, un dépucelage en maison close, des assassins redevables, des enfants non désirés, des décors de carte postale, des épisodes chamaniques, une dictature et une résistance, parce que nous sommes en Amérique du Sud et que rien ne vaut une révolution pour pimenter le récit. Le tout avec beaucoup, beaucoup de mots espagnols en italique.

Les scènes les plus marquantes sont imaginées comme de grands moments de cinéma. On accouche sous la mitraille, on sauve le bébé des flammes… Pierre Niney n’aura aucun mal à prendre les traits de ce félin devenu domestique.

Je ne peux nier de beaux passages (pages 39, 199 et surtout la dernière partie du livre, miroir réfléchissant de l’auteur), un talent pour dresser le portrait de ses personnages (et le roman n’en manque pas ! Voir p136 ou 250) mais j’ai trouvé l’ensemble confus à défaut d’être flamboyant, avec une trame qui relève plus d’un patchwork exotique aux coutures apparentes que d’une saga portée par les tourments de l’Histoire.

Je suis au moins d’accord avec Miguel Bonnefoy sur un point : « lire, ce n’est pas voyager ».

Appréciation : 🔪

Bila2024.png

Le syndrome de l'Orangerie

Le syndrome de l'Orangerie