Le bruit des tuiles

Le bruit des tuiles

Réinventer la société est une constante de notre humanité. Depuis la diffusion des théories de Charles Fourier, les tentatives de fondation d’un phalanstère, entre aventure et utopie, se sont multipliées (p51). Certaines communautés ont perduré (ex : Twin Oaks - USA), donnant raison à tous ceux qui avaient des projets similaires. Avec « Le bruit des tuiles », Thomas Giraud décrypte les mécanismes de construction et de destruction d’une société idéale, nous expliquant pourquoi des êtres, pas nécessairement infortunés, décident un beau jour de s’établir sur une terre inconnue. « Était-ce le manque de quelque chose qui les tenait prêts à tout quitter pour beaucoup de promesses ? » (p36). Nous affirmant que la foi est le moteur de toutes les folies : « (…) avoir cette forme de foi qui rend aveugle à tout ce qui n‘est pas l’espoir du paradis. » (p87). On ne peut s’empêcher, en lisant ce roman, de penser à la fresque magnifique de Paul Thomas Anderson « There will be blood » dans laquelle l’ambition et la conquête sont si bien décrites. Mais j’ai surtout vu dans ce livre une métaphore habile de la création et de l’échec d’une entreprise. Dans les deux cas, on parle d’une société, de sa croissance, de la gestion des hommes, de la responsabilité et du charisme (ou de l’incompétence) du fondateur. Jusqu’au nom du phalanstère “Réunion”, amusant hasard. Quant aux fameuses tuiles, elles sont une allusion non dissimulée aux ennuis qui s’accumulent. Tous les passages dédiés au partage des tâches sont un écho aux débats actuels sur la quête de sens et les nouvelles organisations du travail. Une lecture à double sens donc, plutôt plaisante, malgré quelques lourdeurs et de nombreuses répétitions des idées.

Bilan : 🌹🌹

Nouvel An

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Pierre,

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