La liste 2 mes envies
Je vais paraphraser la formule de Kevin, célèbre vendeur de la FNAC Parinor : « on pensait avoir touché le fond mais on avait oublié que Grégoire Delacourt avait une pelle ». Quand l’opportunisme prime, quand le marketing supplante l’exigence littéraire, on écrit un piètre roman.
Avec ce titre, le Rubicon du mauvais goût a été franchi. Même nos romancières à l’eau de rose (Valognes, Grimaldi, Tal men) n’avaient pas osé : se muer en franchise bon marché, en série commerciale. En Tuche.
Jocelyne, la protagoniste du premier volet, est propulsée dans un groupe de « gagnants anonymes » qui partagent leur expérience malheureuse de la richesse inopinée. Désolée mais moi, un idiot qui dilapide sa fortune en produits de luxe, ça ne m’apitoie pas.
Pour s’absoudre, Jocelyne distribue son pécule au tout venant (pages 63-70 à vomir), à la manière d’une bonne samaritaine (version grand magasin). Delacourt donne des leçons de morale (investir plutôt que dépenser), sort une liste (incorrecte, p142) de choses qui ne s’achètent pas en oubliant la plus fondamentale (le temps) et, tarte à la crème suprême, déclare que l’amour est la clé de nos existences.
Delacourt s’entête à nous prouver que l’argent ne fait pas le bonheur mais « in fine », il semble convaincu du contraire. De son récit transpirent sa fascination pour le pognon et son apologie d’un consumérisme vulgaire et débridé.
J’ai cru aussi déceler une forme de misogynie, une vision dépassée de la femme. Au mieux, ce sont des croqueuses de diamants, au pire des pleureuses que l’absence d’un amant désespère. Par pitié !
De cette histoire, je retiendrai seulement l’émouvante relation qu’entretient Jocelyne avec son père, atteint de la maladie d’Alzheimer. Elle s’invente des rôles pour lui donner l’illusion de la normalité. Belle trouvaille.
Bilan : 🔪🔪