Ce qu'il faut de nuit

Ce qu'il faut de nuit

C’est la signature de la Manufacture : des romans qui percutent. L’admirable premier roman de Laurent Petitmangin ne déroge pas à la règle.

Ça se passe en Moselle mais, particularismes du langage mis à part, ce serait pareil à Brest ou à Marseille. On a beau faire notre possible, nos enfants nous échappent. C’est toute l’ingratitude de la condition de parent : préparez-vous à sourire mais aussi à souffrir.

À partir de quel moment cet enfant, qu’on a élevé et chéri, devient une créature autonome ? Qu’est-ce qui concourt à en faire un ange ou un démon ? Quelle est la part de responsabilité de celui qui héberge, n’ayant aucune prise sur l’environnement ? L’amour du père peut-il excuser les faux pas du fils ? À toutes ces questions, le roman de Laurent Petitmangin tente d’apporter des éléments de réponse.

Des éléments, seulement, parce qu’on est ici dans la vraie vie. Le drame n’est pas repassé au vernis du spectaculaire. La mère, morte d’un cancer, ne s’est pas battue, elle n’a pas dit « je ne vais rien lâcher » comme une abrutie de la téléréalité. Le fils traîne avec des connards du FN et son père se demande en vertu de quoi il devrait être indulgent avec lui. Car il arrive aux cow-boys de douter de leur bon droit et aux indiens, d’être plus cruel qu’on ne l’imagine. Et réciproquement.

Dans un style qui se peaufine au fil de son récit, Laurent Petitmangin a fait d’une vie ordinaire, suite de petits riens, un destin extraordinaire qui renseigne sur notre humanité.

Bilan : 🌹🌹

Une bête aux aguets

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Fille

Fille