Betty

J’ai choisi la photo de Betty, mère de Tiffany McDaniel, parce que son regard est extraordinaire et que franchement, la couverture de Gallmeister est abominable. Elle prouve qu’un bon roman n’est jamais disqualifié par une mauvaise couverture (l’inverse n’étant pas vrai).

Célébrant le retour à la nature et les vertus du matriarcat, ce livre s’inscrit dans l’air du temps. Tiffany McDaniel avait commencé son livre il y a 20 ans et il avait été refusé. Comme le Docteur Jivago de Pasternak, ce sont les Italiens qui l’ont édité les premiers sous un titre plus inspiré que « Betty » (il caos da cui veniamo).

« Betty » est un grand roman parce que ses personnages sont bien campés et que l’auteur prend le temps (en 716 pages) de donner à son histoire la profondeur nécessaire.

La relation « père-fille » est touchante mais ce qui m’a le plus intéressée, c’est la malédiction qui pèse sur la famille Carpenter. Étymologie de malédiction : « paroles par lesquelles on souhaite avec véhémence tout le mal possible ». Les habitants de Breathed ne vont pas s’en priver d’autant que le père de Betty est cherokee. Avec ses histoires extraordinaires et bienveillantes qui protègent de la cruauté du réel, il s’emploie à dissiper les mauvaises paroles.

« Betty » parle aussi de transmission, de résilience et du pouvoir de dire non. Les passages émouvants et/ou marquants sont nombreux (pages 54, 114, 213, 285, 298, 382, 410, 438, 515, 536, 580, 693).

Si je cherchais la petite bête à « Betty »… Trois choses m’ont gênée : 1. Une impression de répétition dans les drames familiaux. Alors, il va mourir de quoi celui-là ? 2. Le sentiment que l’auteur a coché toutes les cases avec du blasphème, du viol, de l’inceste, du suicide… 3. Les limites de la sagesse indienne. Jusqu’aux cent dernières pages, je me se dit, non, elle ne va pas sortir l’histoire « du loup qui sommeille en chacun de nous » qu’on lit sur Internet depuis dix ans… et bah si.

Bilan : 🌹🌹

Le mal-épris

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Permafrost

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