Marche blanche
1,2,3… Une petite fille de quatre ans aux yeux bleus, Hortense, est kidnappée dans un parc. 4,5,6… Commence la survie des parents, prisonniers de l’attente, meurtris par chaque espoir déçu. 7,8,9… On suspecte tout le monde, même la sœur, même la mère. 10, 11, 12… Ça fait dix ans que c’est arrivé et comme chaque année, une marche blanche est organisée. 13,14,15… Pour la retrouver, on est prêt à tout, à faire parler les cartes, à invoquer les dieux et les diables. 16,17,18… Et cet éditeur qui harcèle la mère pour qu’elle raconte son histoire, pour qu’ainsi le portrait de sa fille disparue soit visible de tous. 19,20,21… De nouveaux voisins ont emménagé dans la maison d’en face, la fille aînée a le même âge qu’aurait Hortense aujourd’hui. 22,23,24… La mère s’est convaincue que la petite voisine est sa fille. Elle en perd la raison. Elle est folle, non, c’est bien pire que ça. 25, 26, 27… À 27, la mère d’Hortense avait rouvert les yeux pour découvrir que sa petite fille n’était plus là. Pourtant le cache-cache n’est pas celui que l’on croit.
J’ai longtemps hésité avant de lire le dernier roman de Claire Castillon. À cause du sujet, assez dur, et par peur que l’auteure ne soit pas à la hauteur. La capture récente du possible assassin de la petite Maddie m’a convaincue de franchir le pas. La quatrième de couverture ne ment pas. C’est un livre d’une grande maîtrise, et d’une rare finesse psychologique. Pour moi, l’un des meilleurs romans français de cette année 2020.
Bilan : 🌹🌹🌹