Le sillon
On ne peut pas parler de la situation politique de la Turquie en touriste ! À propos du roman « le sillon ». De quoi « le sillon » est-il le nom? D’un essai sur la Turquie contemporaine ? Alors il est inabouti et maladroit, l’oeuvre d’une béotienne qui pense réussir à explorer la vérité complexe de ce pays en fréquentant les témoins d’un seul bord. D’une fiction ayant pour décor une Istanbul en pleine mutation ? Alors il s’agit d’une occasion manquée. Le sujet eut été passionnant si l’auteur s’était engagée sur cette voie car toutes les réflexions et descriptions de l’ancienne Constantinople sont fort justes. D’une histoire d’amour? Alors elle est ratée. L’auteur se désintéresse vite des amants. D’un article trop long pour figurer dans un journal ? C’est probablement la meilleure définition. Autant de questions qui en amènent une autre : pourquoi le prix Renaudot ? Qu’ont-ils voulu récompenser ou dénoncer ? Car la meilleure façon de mettre en lumière les travers du régime d’Erdogan, c’est de primer les auteurs qui le combattent et notamment Esli, celle qui porte ironiquement le même patronyme que le dictateur. Et puis je m’interroge. Quand on ne connaît rien de la Turquie, comment peut-on s’intéresser à un tel livre ? J’étais à Istanbul le lendemain de l’attentat de l’aéroport, j’ai étudié dans ma jeunesse le destin de la Turquie, des ottomans à Mustafa Kemal Atatürk et malgré cela, je n’ai pas accroché. Sortie de route pour ce Renaudot avec une satisfaction, le fait d’avoir récompensé @le.tripode
Bilan : 🔪🔪🌹