La fille de l'ethnographe

La fille de l'ethnographe

De Montesquieu aux Orientalistes, la culture orientale fascine, qu’elle soit arabe, turque ou perse. Écrivains, artistes, intellectuels, ils ont franchi la Méditerranée pour observer l’étranger et contribuer au relativisme culturel.

Nedjla, une étudiante musulmane émancipée de 20 ans, découvre les carnets de notes de son père, parti s’installer dans la France des années soixante afin de mieux la connaître. Il veut s’y enraciner, soucieux de ne négliger aucun détail : « (…) Les petites choses sont essentielles pour révéler l’étrangeté ».

Oktay, l’anthropologue, nous étrille. La province qui s’éteint à 19h : « Les mesures d’économie, de division du travail et l’aspiration générale au repos se conjuguent en mouvement unique, journalier et terrifiant comme une éclipse de soleil prolongée ». Le rapport à la mort et aux anciens : « Ce n’est pas une question de pudeur, c’est de l’indifférence, cette indifférence à l’humain qui symbolise les sociétés en bout de course ». L’obsession de l’histoire : « (…) Ce qui caractérise la civilisation française, c’est l’engouement pour son passé » (p91) ou encore « (…) la passion de ses habitants pour une fraction inclassable du temps, celle à laquelle ils aspirent pendant la période laborieuse : les vacances ».

Au fil des années, il va aimer cette France, jusque dans ses exubérances et ses excès, tels l’usage frénétique des gros mots, la passion de la cuisine (« tout se joue autour de la nourriture ») ou le goût du libertinage. 

Le Turc devient plus français que les Français au point d’en intriguer sa fille qui décide un jour de rejoindre Paris, avec quelques déconvenues dès son arrivée à Roissy : « La France est rebelle, revêche, c’est une vieille femme acariâtre qui ne veut pas de moi ».

Un livre, plein de nostalgie, qui célèbre l’altérité et la xénophilie.

Bilan : 🌹🌹

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