Dernier été en ville

Dernier été en ville

En lisant ce roman, on ne peut s’empêcher de penser à « La Dolce Vita » ou à « La Grande Bellezza », ces chefs d’œuvres dans lesquels la mélancolie et la mélodie d’un bonheur retrouvé se confondent au hasard des rencontres et des égarements. Comme dans ces deux films, l’héroïne, c’est Rome, capable de vous rendre insignifiant devant l’Histoire ou de vous donner des ailes. Dans les deux cas, il n’y a pas d’échappatoire possible, parce que le soleil assomme dans la ville éternelle et que vos ailes seront celles d’Icare.

Leo n’a pas beaucoup de certitude, peut-être croit-il à la beauté « c’est même mieux que la richesse, parce que la beauté ne pue jamais la souffrance et la conquête ». Incapable de la reconnaître sous les traits d’Arianna, il traîne son spleen entre Piazza Navona et les bourgades balnéaires « Pendant les cent premiers kilomètres, aucun de nous parla. C’est à cette occasion que je découvris que deux personnes produisent plus de silence qu’une seule ».

Parler d’une errance sans tomber dans le néant relève de l’exploit. Plus d’un auteur s’y est cassé les dents pensant qu’un verre de gin et trois bons mots suffiraient à résumer la singularité de leur abysse, alors qu’ils révélaient seulement un narcissisme pathologique. Pour relever ce défi, il faut du panache, de l’élégance, le sens de la formule (« Il avait la tête de quelqu’un qui a déjà rencontré son ange et lui a donné la réponse qu’il méritait ») et le génie des métaphores (« Je vais comme un chat qui a une longue queue dans une usine de chaises à bascule »).

Un roman sur la peur du vide qui, paradoxalement, a quelque chose de réjouissant et d’éblouissant.

Bilan : 🌹🌹

Vivonne

Vivonne

Une saison douce

Une saison douce