L'âge de détruire

L'âge de détruire

Avec les Éditions de Minuit, c’est quitte ou double, nuit noire ou pleine lune. La maison privilégie la simplicité des histoires et l’économie des mots, d’où cette impression de minimalisme qui peut exaspérer. J’ai la conviction (ce devrait être toujours le cas, en vérité) qu’il faut lire les textes de ce catalogue d’un trait, sans interruption. Leur magie tient à leur sens du détail.
Le roman de Pauline Peyrade n’échappe pas à la règle. Tout est dans le ressenti, dans cette atmosphère étouffante et poisseuse. Il faut un vrai talent pour susciter l’angoisse entre deux meubles Ikea. Je ne retiendrai ni l’histoire, ni le style mais une mise en scène implacable, un huis clos dans lequel les personnages principaux, la mère et la fille, peuvent imploser à tout moment.

Le sujet du roman est somme toute assez banal : une mère de famille à la dérive dont le navire se délabre, risquant d’entraîner dans son naufrage l’unique trésor qui puisse encore la sauver. L’appartement est ce navire. Il est toujours question de l’embellir, de le remettre à flots. Projet sans cesse repoussé. Sous cette métaphore, « L’âge de détruire » est l’illustration, implacable et subtile, du déclassement social, de la déchéance, d’une indigence qui s’empare des consciences tel un virus infectant l’organisme.

J’ai été captivée, mais aussi frustrée par quelques ellipses (je pense à la relation avec la petite Issa – magnifiques pages 48-50).

Bilan :🌹

L'allègement des vernis

L'allègement des vernis

La nuit est mon jour préféré

La nuit est mon jour préféré