Les plaines
Un romancier d’âge mûr, au cœur d’artichaut, perd l’envie d’écrire après s’être fait larguer. Il décide de noyer rancune et chagrin dans la confection d’un potager. Mais plus il s’occupe de ses oignons et plus son esprit s’encombre des salades que lui servait son ex.
L’Argentine et le chamboulement des saisons (leur été est notre hiver) ne suffisent pas à pimenter ce récit introspectif. Ou c’est que je n’ai pas le pouce assez vert, que le semis de la courge à la pleine lune ne m’émeut point.
Cela devient plus intéressant quand l’auteur évoque ses racines (pages 125, 136), qu’il nous conte l’histoire de ce grand-père Piémontais épuisé d’avoir sarclé la terre ingrate. Ou quand il retrace l’implantation du soja à coups de glyphosate. On se rend compte que l’agriculture intensive a causé les mêmes dégâts sous toutes les latitudes.
Mais bon, j’ai traversé ce livre comme on sillonne la pampa : attentive au début, saoulée vers la fin.
Pas non plus convaincue par les citations d’autres écrivains que l’auteur éparpille un peu partout, comme autant d’épigraphes égarées.
Je retiendrai surtout un conseil : quand on a perdu l’inspiration et qu’on a le sentiment de se répéter, mieux vaut se consacrer à d’autres occupations, à la culture des choux par exemple. Un bon nombre de nos littérateurs hexagonaux devraient en prendre de la graine.
Bilan : 🌹🔪