Le dictionnaire du pire
À la suite de ma dernière chronique, des excités m’ont interpelée en mode valkyrie : « ah ouais, et citez-nous donc un roman qui vous fait rire ! » Alors attention, j’exprime ici une opinion strictement personnelle : comme pour le sexe, l’humour est difficilement compatible avec le roman. Un roman peut, à la rigueur, me faire sourire. C’est ce que je reproche à ce Monsieur Erre ou à Fabcaro (par ailleurs auteur du cultissime « zaï zaï zaï ») : prétendre qu’une enfilade de sketchs pseudo rigolos suffit à faire un roman. Ce n’est pas respecter les auteurs qui se décarcassent pour écrire de vraies histoires.
Voilà, j’arrête de chouiner et je vous présente un ouvrage qui m’a fait rire, lui :
le « Dictionnaire du pire ». C’est un bijou absolu dont j’ai commandé le dernier exemplaire d’occasion sur la plateforme qui porte un nom de grosse rivière et dont le CEO a gagné autant de dollars qu’il a perdu de cheveux.
Cette merveille d’humour noir et d’esprit m’a été conseillée par le Goncourt Jérôme Ferrari – ça vous situe l’engin. Il est dans la lignée du « Dictionnaire du Diable » d’Ambrose Bierce. Le problème, c’est qu’il est épuisé. Si j’en crois l’éditeur, Stéphane Legrand est un garçon dont la personnalité complexe (un poil misogyne, aussi) a compromis la réimpression de son livre. Je ne suis pas convaincue. Je vous invite donc à contacter la maison et à plaider la cause de ce dico.
Une de mes définitions préférées dans cet ouvrage :
Endive : l’endive est la chicorée des jardins (cichorium endivia), et sa vertu comestible a été découverte, longtemps avant notre ère, par un individu dont le nom a été oublié – mais, où que tu sois salopard, on finira par te retrouver.
Bilan : 🌹🌹🌹