Encore une journée divine
L’idée de départ est intéressante. Un ancien psy, Robert de son prénom, a pété les plombs à force d’absorber l’énergie négative de ses patients. Il se confie au docteur qui le surveille dans un monologue durant lequel il démêle toutes les ficelles de son ancien métier : « Au lieu de quoi j’avais, comme à mon habitude, égrené mon éternel chapelet de concepts : amour, désir, réparation narcissique, Œdipe, Électre et toute la clique ».
Robert se confie mais reste aux aguets. Malheur au docteur s’il emploie des techniques pour lui révolues : « Il est absolument hors de question que je vous cause de mon père. Vos méthodes préhistoriques destinées à créer des problèmes là où il n’y en a point, non seulement je les connais par cœur, mais de surcroît je les combats ».
Au fur et à mesure, on devine ce qui a conduit Robert à se faire interner. Las de faire la part des choses, déprimé par un échec amoureux, il a conseillé à ses patients de « passer à l’acte », s’appuyant sur le grand ouvrage de sa vie « Changer le monde ». Son remède à tous les problèmes (p156) fait froid dans le dos, car la méthode est radicale : « Ce n’était pas d’une thérapie qu’il avait besoin mais d’un tueur à gages ».
J’ai aimé le jeu de miroirs, le principe du monologue, les voisins de chambrée qui se succèdent (pas assez exploité à mon goût) mais à la longue, les sujets se répètent (ex : les diatribes contre les légumes servis en hôpital), la complainte ennuie, un peu comme dans les derniers épisodes de la série d’Arte « En thérapie ». On a juste envie qu’ils arrêtent de déblatérer.
Bilan : 🌹