Paria

Paria

Pure coïncidence, j’ai lu ce livre alors que les émeutes commençaient à gagner Minneapolis. Du coup, j’y ai cherché des indices qui me permettraient de comprendre pourquoi ce pays maltraite ses citoyens d’origine africaine de manière récurrente. La réponse est dans le titre du roman, elle est malheureusement universelle : chaque peuple a besoin d’un paria contre lequel il dirige ses peurs et ses frustrations. Venu d’Inde, le mot désigne l’intouchable, la lie de l’humanité. Tout prétexte est valable, le métier, la race, la couleur… L’Amérique a fait de la communauté noire son paria et rien ne semble pourvoir la changer. C’est quelque chose d’inconscient, de profondément ancré, de culturel si j’osais… Richard Krawiec le montre bien en exposant l’engrenage qui conduit au meurtre de Masha, blanche et blonde, et à l’arrestation de son assassin présumé Emmett, noir évidemment. Nous sommes en 1967. Il n’y aura pas d’Henri Fonda pour le sauver, comme dans 12 hommes en colère. Le nègre fait toujours un coupable idéal.

Si l’auteur met parfaitement à nu les mécanismes de la haine raciale, énumérant ces mythes et légendes qui font du noir un sujet d’inquiétude et de jalousie, j’ai trouvé ses procédés simplistes, sa narration bourrée de clichés et son histoire, hélas, banale dans son horreur.

En revanche, la responsabilité de l’homme blanc (le narrateur, Stewart), qui peut décider d’intervenir (ou pas) est bien analysée. Elle fait écho aux évènements actuels et pose à chaque américain blanc la question suivante : « what will you do about all this ? »

Bilan : 🌹

Inconstance des souvenirs tropicaux

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Eau douce

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