Je suis là
Dernière escapade estivale avant le grand barnum de la rentrée littéraire.
Voici un livre qu’on m’a recommandé à plusieurs reprises. D’où ma curiosité.
Le point de départ est intéressant. Elsa, montagnarde aguerrie, tombe dans une crevasse puis dans le coma. Le personnel hospitalier la croit perdue et pense à la débrancher. Ce n’est pas l’opinion de Thibault qui s’entiche de la jolie convalescente. Il lui rend visite, il lui parle, il croit la réanimer. Car - c’est le point central du livre - Elsa est plongée dans le coma, mais elle entend tout. De son ouïe dépend son retour à la vie.
J’ai été séduite par les dialogues intérieures d’Elsa. L’auteur évoque remarquablement cette femme suspendue à son tympan, fragile stalactite. Que se passe-t-il quand tout doit passer par l’écoute ? (« Mes parents quittent la chambre. Je n’ai même pas un baiser, ou alors il était si léger que je n’ai pu l’entendre »).
L’histoire d’amour ne m’a pas trop emballée. C’est moi… j’ai du mal avec ce qui se rapproche des Grimaldi, Valognes, Huon, Ledig, Perrin, Da Costa ou Martin-Lugand… L’honneur est sauf : Clélie Avit est plus sincère et spontanée que ces prêtresses du marketing.
Autre point : faire un bon livre à la première personne et dans un langage parlé, c’est périlleux. À part Romain Gary dans « la vie devant soi »… Je n’ai pas d’exemples réussis.
« Je suis là » est un bon « roman de train » et je ne suis pas du tout péjorative en le disant : l’histoire est poignante, on ne voit pas le temps passer. C’est déjà énorme ! Je ne suis pas certaine que les ouvrages de cette rentrée répondent à ces critères.
Bilan : 🌹